Jour 3 : Lhassa

Au réveil, une nouvelle plutôt inquiétante nous arrive. Des glissements de terrain ont détérioré la route cote népalais, et il est probable qu’on doive prendre l’hélicoptère pour gagner Katmandu une fois la frontière franchie. La nuit a été bien orageuse et je veux bien croire qu’un tel temps abime bien les routes montagnardes népalaises. J’ai plus peur de l’existence de glissement de terrain que de l’éventuel hélicoptère (surtout si on peut avoir un hublot, auquel cas ce serait plutôt une aubaine), mais de toutes façons on n’en sait pas assez et la situation pourra évoluer d’ici-là. Advienne que pourra, donc.

Nous visitons deux temples aujourd’hui, et commençons par le monastère de Drepung. Drepung est un joli monastère blanc du XVe siècle, ou vécurent les deuxième, troisième et quatrième DL, et dont on peut voir toute l’activité, de cuisines aux salles de réunion. Une autre pratique bouddhiste que je n’avais jamais vue est assez originale : de nombreux écrits religieux reposent dans les salles, sur des étagères fermées du plafond jusqu’à environ un mètre de hauteur ; plutôt que d’avoir à lire les textes sacrés, les tibétains marchent en dessous, le dos courbé, pour bénéficier de la puissance religieuse des écritures. Prendre des photos de l’intérieur des bâtiments est généralement payant (entre 10 et 20 yuan), donc on essaie d’en prendre quelques-unes discrètement, puis, si on se fait attraper par la patrouille (le moine de service), on effectue la donation et on rentabilise ce don en mitraillant la pièce avec notre appareil. Les cuisines sont particulièrement intéressantes : les collections de cuivres anciens, les grands fours destinés à la production alimentaire du temps ou le monastère était plein, ou encore les cuves à Tsampa (farine d’orge) permettent de bien imaginer le fonctionnement culinaire du monastère. Je suis aussi frappé par les sculptures en beurre coloré, assez insolites. Nous terminons la matinée en nous restaurant dans l’auberge locale. On nous sert des momo bien cuits dans une bassine en plastique et du thé sucré au lait.

Nous rentrons ensuite nous promener dans Lhassa en attendant la visite de l’après-midi. Nous partons vers 16h pour le monastère de Serra, où l’attraction principale est de regarder les moines débattre tous les après-midi. Ils sont une cinquantaine dans une cour carrée, entourés des touristes qui n’ont pas le droit d’approcher, et mettent à profit leurs années d’études des écritures pour en débattre. Le plus insolite réside dans leur clappement de mains, indiquant qu’ils prennent la parole ou manifestent leur désaccord, selon qu’ils supinent ou pronatent la main frappante. Nous nous dirigeons ensuite vers la salle de réunion de ce monastère, ou la scène la plus insolite est sans aucun doute la chapelle du bouddha-cheval. Nous nous achetons un tissu sacré blanc avant de nous frayer un passage parmi les pèlerins agglutinés pour tourner autour d’un stupa dans l’épaisse fumée acre des bruleurs rendant la respiration vraiment très difficile. À peine arrivés près du bouddha-cheval, un moine nous prend le tissu sacré à offrir et le jette avec les autres, tandis qu’un autre nous saisit rapidement, nous fait basculer le corps pour que notre tête touche la statue bénie, à environ un mètre du sol, puis nous éjecte en dehors de la chapelle pour prendre en charge le pèlerin suivant, le tout en l’espace d’une grosse seconde ! Pas le temps de dire ouf.

Nous terminons la soirée en allant prendre quelques photos du Potala de nuit, avant de rentrer vite sous l’orage menaçant.


Moines débattant dans le monastère de Drepung
temp
temp
temp
temp
temp
temp
temp
temp
temp
temp
temp
temp
temp
temp
temp
temp
temp
temp
temp
temp
temp
temp-thumb
temp-thumb
temp-thumb
temp-thumb
temp-thumb
temp-thumb
temp-thumb
temp-thumb
temp-thumb
temp-thumb
temp-thumb
temp-thumb
temp-thumb
temp-thumb
temp-thumb
temp-thumb
temp-thumb
temp-thumb
temp-thumb
temp-thumb
temp-thumb

Copyright CH 2014, tous droits réservés

dernière mise à jour le 23/04/2014