Jour 3 : Bagan

La journée a commencé par une nuit à peu près blanche et une arrivée à la gare routière e Bagan (à 10km du centre ville) aux alentours de 4 heures du matin…

Heureusement, je suis arrivé pile à l’heure pour avoir le temps de poser ma valise dans l’entrée de mon auberge, au milieu des gérants endormis dormant à même le sol, d’enfourcher un vélo et de filer au premier temple un peu haut pour observer le lever du Soleil. Le spectacle était vraiment saisissant. Bagan est une ancienne cité médiévale birmane, où plusieurs centaines de temples sont parsemés dans un carré d’une vingtaine de kilomètres de côté. Je me suis donc précipité au temple Buleti, à 20 minutes de vélo, puis ai enlevé mes chaussures afin d’atteindre le sommet pour voir poindre un beau cercle rougeoyant au dessus de la plaine. Le spectacle était de surcroit amélioré par le vol de deux montgolfière qui participaient activement à la beauté du spectacle, mais les regarder me suffit (le vol à 350 $, qui plus est réservé et complet en général des mois à l’avance ne me tente pas plus que cela…)

Je file ensuite prendre un petit déjeuner royal, avec des nouilles, quelques beignets, du thé pour la somme colossale de 1500 Khyats (1,5$).

J’aime la sensation que la journée a déjà bien commencé alors qu’il n’est pas encore 8h ! Je prends donc mon vélo et pars crapahuter dans ce pays sage magnifique. Les temples sont grands, petits, bien conservés ou en ruine, en général ocre rouge, mais certains blancs, dorés ou gris se démarquent. Chaque temple est magnifique, contrastant avec le vert des arbres et en harmonie avec la terre rouge qui fut utilisée pour créer les briques, mais le plus beau est l’atmosphère qui règne et surtout leur profusion. Je m’arrête pour prendre une photo dès que je trouve un endroit joli, tout en sachant pertinemment que j’aurai 500 photos quasi-identiques à trier à mon retour et que surtout aucune ne permettra de retranscrire correctement la sensation qu’on a à Bagan. En un mot : allez-y par vous-même ! :-)

Le climat est ici encore plus éprouvant qu’à Rangoon. Les plus de 40°C à l’ombre me font boire plus de 7 litres d’eau par jour et manger peu, mais la visite de temple en temple, avec le repos ombragé agréable lorsqu’on pénètre pieds nu dans chaque temple pour y voir les sculptures du Bouddha et des restes de peintures pariétales.

Après une pause nécessaire pour déjeuner lorsque le Soleil est au Zénith, je continuer de vagabonder de temple en temple avant de finir la journée au temple le plus réputé pour y observer le coucher de soleil sur la cité. Malheureusement, je ne suis étonnamment pas le seul à avoir eu cette bonne idée follement originale et dois donc partager ce moment de paix et d’esthétisme avec des centaines d’autres touristes ; certains viennent même en car jusqu’à ce temple, et je ne sais pourquoi les chauffeurs garent tous leur engin à l’ouest du temple, gâchant ainsi presqu’autant les photos que les nuages de poussières à l’horizon. Même si je suppose qu’il était encore plus exceptionnel il y a un ou deux mois, le spectacle reste magnifique !

Sur ce temple, je discute avec trois français, qui entament le deuxième mois de leur périple prévu en durer dix-huit. Nous parlons avec un autre français, avec qui je compare nos expériences de la Birmanie depuis nos arrivées. En vantant les mérites du longyi pour sympathiser avec les locaux, nous nous rendons compte que nous avons vécu la même journée avec le même Kohtoo à quelques jours d’intervalle : abordage par hasard dans la rue, le père qui prend sa journée exceptionnellement, le scooter, le pont, le temples aux serpents, le déjeuner à 3 car il est trop tard pour les autres membres de la famille, un petit cadeau (différent toutefois), une après-midi passée chez eux et une promesse de remerciement écrit sur la maison en cas de donation ! Nous sommes un peu déçus par ce constat de n’avoir pas été si unique que cela pour ce jeune étudiant pour qui « nous faisions partie de la famille », qu’à y bien réfléchir son histoire de construction après le typhon de 2008 était louche, mais néanmoins il m’aura permis de vivre une expérience formidable, me donne une belle histoire à raconter en deux temps et une bonne journée passée. Je ne considère pas cela comme une véritable arnaque, puisque le résultat net de son opération doit être de quelques dollars et que je n’ai jamais été vraiment forcé de contribuer, que je pense qu’il a été de bonne foi durant la majorité de la journée, et je pense qu’il avait simplement envie d’être guide pour touristes sans en avoir la licence.