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Jour 1 : Rangoon

Dès la descente de l’avion, je suis saisi par la chaleur. J’ai beau retirer les plus de vêtements que la décence birmane m’autorise (c'est-à-dire pas beaucoup), j’ai toujours chaud sous ce soleil de plomb. Après avoir changé mon argent au guichet aéroportuaire dont le taux de change dépend de la coupure (plus la coupure est grosse plus le taux est avantageux) je monte dans un taxi pour atteindre le centre de la plus grande ville du pays.

En passant au milieu de cette ville asiatique grouillante comme je les aime, avec plus de neuf millions d’habitants, je remarque deux caractéristiques assez différentes des autres mégapoles asiatiques : les hommes portent pour la plupart le longyi (une sorte de jupe longue en coton nouée différemment que les femmes) et une majorité des indigènes (surtout les femmes et les enfants) arborent sur leur visage des taches de ce qui semblent être une combinaison de peinture et de maquillage blanche ou jaune. Après renseignement, il s’agit d’une mixture locale, à base d’un bois pilé, le Tha-na-ka, qui sert de maquillage esthétique et de lutte contre le Soleil. Il est amusant de noter que la Birmanie est (probablement) le seul pays au monde où on conduit à droite avec le volant à droite. En effet, comme le pays était sous domination britannique la voiture était arrivée avec la règle de circulation à gauche et les volants conséquemment à droite. Afin de se démarquer du pouvoir passé, et sous le conseil de ses astrologues, un des généraux-présidents a décidé dans les années 70 de modifier le sens de conduite. Cependant, les voitures sont restées longtemps des anciens modèles, et les infrastructures (péages, etc.) sont restées adaptées au volant à droite, ce qui a entretenu le phénomène. Aujourd’hui la grande majorité des voitures a donc encore le volant à droite pour conduire à droite ! (ce qui est toujours pratique quand on connait la circulation asiatique). Les astrologues jouent des rôles importants dans les décisions gouvernementales. Il y a quelques décennies, sur le conseil d’un de ses astrologues, le chef du gouvernement militaire a décidé que les billets de banque devaient être multiples de 9 (chiffre porte bonheur) et a donc fait imprimer des billets de 45, 90, 450 etc. avant de décréter les billets passés sans valeur ! (puis le chemin inverse a été fait mais sans annulation de la valeur il me semble)

Après avoir posé mon sac dans l’auberge, je pars à l’assaut de la visite de cette nouvelle ville. Le premier bâtiment sur mon chemin vers le centre-ville est la cathédrale de la ville. L’intérieur du bâtiment, joli, calme et frais, est entièrement recouvert de mosaïques qui répercutent le gazouillis des oiseaux, seuls occupant du lieu au moment de mon passage.

Je ressors ensuite dans la chaleur et dans l’atmosphère grouillante de la ville. Le premier objectif de la journée est de m’acheter un véritable longyi car je meurs de chaud sous mon pantalon (les shorts, bien que portés par certains touristes depuis quelques années, sont indécents ici et déplaisent aux birmans). Je me balade donc parmi les échoppes, le marché de produits (à peu près) frais grouillants. Un guide m’aborde, sympathique mais collant. Il commence par m’aider avec succès à acheter un longyi local (pour 3000 Kyats, soit 3$ environ). C’est sympa les jupes en fait ! Cela permet de ne pas avoir trop chaud et c’est plus pratique qu’en Ecosse ou leurs jupes pour hommes sont des trop courtes alors qu’il gèle à gonade fendre.

Je continue donc ma promenade tout de longyi vêtu, avec ce guide qui continue de me tenir la jambe ; il faut dire qu’il est sympathique et m’aide bien pour un premier (et a priori) seul jour à Rangoon.

Je commence la visite de la ville par un temple abritant une relique d’un cheveu du Bouddha (je fais remarquer au guide que dans ma vision du bouddha –gros chauve souriant comme en Chine--, l’homme aurait du mal à faire don d’un cheveu, mais il ne semble pas saisir). J’aime la Birmanie car c’est un pays où on est toujours pieds nus, puisqu’il faut se déchausser dans chaque temple et qu’il y a un paquet de temples ! J’arpente donc ce premier monument de la plante de mes pieds. Les murs sont impressionnants, formés de bas reliefs abstraites entièrement recouverts d’or. Au milieu du temple, une inscription rappelant la raison de l’érection du temple, et une cloche de verre contenant le fameux cheveu, devant laquelle les gens prient ou prennent des photos sans même le regarder autrement qu’au travers de leur smartphone.

L’étape suivante est le Bouddha couché de la ville (le plus grand Bouddha couché couvert d’Asie, et je rajouterai même le plus grand Bouddha couché qui se tient la tête de la main droite sur une stèle de 3 à 4 mètres tourné vers l’Est du monde !). Toujours est-il que ce Bouddha (vieux de 150 ans à en croire le guide local, de 50 ans à en croire le routard et le Lonely Planet) est tout de même bien impressionnant. Ses pieds font une bien 4 mètres de haut et leur plante est couverte de symboles. Avant de partir, on m’explique l’astrologie Birmane. Ici, ce qui compte c’est le jour de naissance. Il y a 8 jours dans la semaine (6jours de 24h et 2 de 12h, le mercredi étant divisé entre le matin et le soir), chacun représentant un animal. Parmi les dragon, éléphant, serpent et autres animaux je suis représenté par un serpent car né un jeudi… Je vais donc verser 25 fois (mon âge) de l’eau sur la tête du bouddha correspondant à mon jour de naissance. Les jours de naissance sont également importants pour choisir son partenaire. D’après mon guide, l’idéal est une fille née un lundi et le pire une fille née un mardi (mais comme je suis né à 18h30 en France, soit 0h00 en Birmanie, je peux légitimement décider être né un vendredi si cela m’arrange :-) ).

Le guide m’a ensuite lâché après avoir déjeuné au bord d’un lac abritant un bateau de pierre et offrant une jolie vue sur la ville.

Je finis ma visite par le clou du spectacle : la pagode Shwedagon. Magnifique Stupa qui surplombe la ville et magnifique à la tombée du jour. LA richesse et les détails des décorations ainsi que la finesse de l’architecture sont impressionnants. Cela fait penser au grand Stupa de Katmandou, mais celui-ci est bien mieux conservé, est très propre et tout tient droit (Edit : écrit avant le tremblement de terre de 2015). J’assiste également à une belle procession d’une famille sur son 31 qui honore 2 enfants, tout de blanc vêtus, qui vont entrer dans leur semaine monastique. En effet, en Birmanie, chaque personne effectue une formation monastique d’une semaine minimum) à l’âge de 7 ans et une autre aux alentours de 20 ans. Les enfants vont donc avoir le crâne rasé, revêtir la robe de moine et apprendre les rudiments de la vie spirituelle.

Je recherche ensuite un étal de rue pas trop sordide pour mon estomac encore européen mais rentre bredouille à l’auberge et descends donc dans un resto local avec menus en anglais assez médiocre avant de me filer vers un repos bien mérité.

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dernière mise à jour le 05/05/2014