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Jour 2 : Rangoon

Décidément, le longyi aura été mon meilleur achat du séjour je pense. Même si la journée a mal commencé, puisque ma recherche de bus-couchettes pour Bagan s’est révélé infructueuse et je sens une nuit difficile poindre dans la quasi dernière place que j’ai réservée dans un bus sans couchette elle a été vraiment grandiose.

Alors que j’arpentais une ruelle à la recherche d’une maison de thé traditionnelle pour y prendre un petit déjeuner birman, j’ai été accosté par un étudiant local, Kohtoo, qui avait remarqué que je portais le vêtement traditionnel du pays (il est vrai réellement plus agréable par cette chaleur). Il m’a conseillé la maison de thé que je recherchais précisément et s’est installé à mes côtés. Mon expérience en Asie m’indiquait de me méfier tout de même d’une quelconque arnaque car cela est proche des schémas classiques chinois de « racket » en maison de thé par des étudiants quasi-bilingues mais j’étais rassuré tout en restant sur mes gardes (les Birmans ont vraiment la réputation d’être uniformément honnêtes – tous ont leur téléphone accroché à l’arrière de leur longyi, j’ai déjà perdu plusieurs fois à mon arrivée des objets importants (comme mon téléphone) et ils m’ont à chaque fois été rapportés, et surtout la maison de thé est une vraie maison de thé, locale et bien remplie). Alors que nous buvons du thé local au lait concentré et une soupe de nouilles épicée, Kohtoo me propose le deal suivant : il m’invite à la maison de thé (comme le veux la tradition du pays ou celui qui choisit le restaurant invite) puis à déjeuner dans sa famille, et me montre un temple près de son village, au sud de la ville, à près de 30 minutes de scooter après la traversée du fleuve en Ferry (mais c’est en revanche à moi de payer le ferry pour moi et le scooter), en échange de ma conversation pour lui permettre de progresser en Anglais. Comme je n’avais précisément pas grand-chose à faire à Rangoon aujourd’hui si ce n’est visiter des sites secondaires en attendant mon bus en fin d’après-midi, j’accepte avec joie !

Nous voici donc partis pour la visite de Dala, au sud de Yangon, en dehors de ma carte de touriste. Au programme de la matinée : visite d’un pont de la région et d’un temple aux serpents. Nous sommes rejoints par son père, fonctionnaire, qui prend exceptionnellement son après-midi pour la passer avec nous. La traversée en ferry dure une petite dizaine de minute ; je suis le seul touriste au milieu d’une foule de Birmans et la sensation est toujours agréable (et Koh-too en profite pour me montrer sa culture française). Au « rez-de-chaussée » une myriade de vendeurs proposent des crevettes séchées, des beignets, des fruits et légumes et bien plus encore. Nous louons un scooter pour deux tandis que le père nous rejoint plus tard. Après la visite du pont, somme toute relativement banal, mais intéressant grâce à la traversée de petits villages pendant une petite demi heure nécessaire pour l’atteindre, nous rejoignons le temple aux serpents. Kohtoo m’avait dit que le temple abritait des pythons en liberté, et ai été presque un peu déçu car j’avais dans ma tête confondu python et anaconda et attendait des bestiaux de près de 10 mètres et 50cm de diamètre. En fait, il existe plusieurs sortes de pythons, et nous avons donc visité un petit temple, au milieu d’un lac, habité par une douzaine de serpents de « seulement » 2 mètres de longueur pour environ 10cm de diamètre. Kohtoo m’explique que le serpent est un des animaux les plus vils selon les bouddhistes et que ceux qui se comportent extrêmement mal peuvent risque la réincarnation en reptile. Pour cette raison, les serpents sont n’ont usuellement pas droit de cité dans les temples. Cependant, ceux-là font figure d’exception ; comme ils cherchent à aller par eux-mêmes dans les temples, et sont végétariens puisqu’ils ne se nourrissent que de lait et de fruit apportés par les offrandes des fidèles, leur piété pourra leur permettre d’espérer se réincarner en rat, puis si tout ce passe bien de nouveau en chien, puis en chat et, enfin, en humain.


Culture française de Koh-too

En tout cas, les serpents amusent bien les enfants moines que j’ai pu y croiser et qui étaient contents de poser pour des photos avec moi.

Nous nous sommes ensuite rendus dans le village de Kohtoo, pour y déjeuner. Il habite avec ses deux frère (l’un surnommé « Pig » car il est gras et l’autre « Tintin » à cause de sa coupe de cheveux), sa mère, toute bariolée de tha-na-ka, et son père. Le repas est un repas birman classique : nous avons du riz blanc qui accompagne une douzaine de petits plats, tous très bons (des salades de légumes, de la viande, des sauces épicées, des œufs de canes, etc.). Nous ne déjeunons qu’avec Kohtoo et le père, car les autres ont déjà déjeuné en raison de l’heure avancée.

Durant l’après-midi, j’ai pu « visiter »leur maison : une simple baraque sur pilotis, en bambou, formée de 2 pièces, l’une carrée d’environ 3-4 mètres de côté, et l’autre, rectangulaire de 3-4m par 2 mètre environ. Ils dorment à même le sol. L’élément central de l’habitation est la télévision, que toute la famille regarde quasi religieusement, ainsi qu’un autel pour y faire des offrandes au Bouddha et aux ancêtres. Kohtoo me présente ensuite une photo de sa cousine (et est désolé de ne pas avoir de sœur) et me demande si je veux l’épouser car elle a « big booty, big tits, very good to boung boung »…

Avant de repartir, il m’offre une racine de Tha-na-ka et une balle de Chinlon (balle en osier tressé pour leur sport local, à mi-chemin entre le tennis ballon et le volleyball), et de la nourriture pour ma nuit de voyage en bus qui m’attend. Il m’explique également qu’ils ont le projet de reconstruire une nouvelle maison depuis la destruction partielle de la leur lors du typhon de 2008 et me demande, sans me forcer, si je veux bien effectuer une donation dans une enveloppe fermée, en échange de quoi il pourra écrire mon nom sur la partie de la nouvelle bicoque que j’aurai aidé à construire. L’histoire du typhon me laisse quelque peu dubitatif mais quoiqu’il en soit, pour sa sympathie, l’expérience proposée et ne serait-ce que trivialement pour les deux repas et les cadeaux, je lui laisse avec joie un billet de 20$ avant de reprendre le scooter derrière lui pour renter vers mon bus.

C’est d’ailleurs du bus que je rédige ce journal aujourd’hui. Après 1h30 dans un pickup pour rallier la gare routière en partant du centre-ville, je monte dans un autocar bien petit, à la TV toujours allumée, et dont l’absence de suspension permet de mieux apprécier les cahots typiques des routes birmanes, ne laissent pas présager une nuit d’une tranquillité extrême ! Lors des pauses, toutes les 2h, nous descendons dans des grandes aires autoroutières, où j’ai de nouveau l’agréable sensation d’être le seul étranger parmi des milliers d’autochtones. En revanche, si la jupe est agréable durant la journée, elle protège peu de froid de l’air conditionné : il faudrait inventer un truc un peu comme des chaussettes mais qui remonterait au-dessus du genou, je suis sûr qu’il y a un marché !

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dernière mise à jour le 05/05/2014