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Jour 8 : Mandalay

Après un petit déjeuner aussi copieux que bon marché et matinal, comme commence à le vouloir la coutume, nous enfourchons nos bicyclettes en direction du sud de la ville pour une journée qui s’annonce assez physique, puisque les villages cibles de notre expédition ne sont pas tout prêts et la chaleur écrasante.

En chemin, le premier arrêt est pour la pagode Mahamuni, qui abrite une statue du Bouddha que les fidèles viennent recouvrir de feuilles d’or, lui conférant un aspect boursouflé et irrégulier. Comme la statue est sacrée (ce serait la seule statue encore conservée pour laquelle le Buddha –Siddhârta Gautama – aurait réellement posé, et le sourire mystérieux de l’œuvre serait donc le véritable sourire du Maître), il va de soi que les femmes n’ont pas le droit de trop s’en approcher, et ne sont par conséquent bien entendu pas autorisées à coller la moindre feuille d’or sur cet objet sacré. La ferveur des fidèles est toujours aussi impressionnante, tous viennent se prosterner avec foi et dévotion devant la statue. Le reste du temple est joli, avec notamment un bassin de carpes sacrées devant l’entrée.

Voulant prendre le chemin le plus court, nous coupons par des chemins de terre (il faut dire que la carte ne précise que rarement la qualité des routes qui ne sont pas des nationales ni des voies rapides) et nous retrouvons donc en plein marché. Il est difficile de se lasser de l’atmosphère envoutante, sympathique et commerciale de ces lieux. Jessica part acheter quelques mangues et autres fruits qu’on ne sait pas identifier pendant que je prends des photos des étals de boucherie et poissonnerie dont les vendeuses sont contentes de poser devant l’objectif.

En chemin du premier village, nous nous arrêtons encore dans quelques temples, notamment un autre Bouddha couché, dans la narine duquel une tourterelle a fait son nid, laissant penser que le Bouddha avait une pilosité nasale prononcée ! Un pauvre couple de moineau tente de bâtir son nid dur les cils du Bouddha, sans comprendre qu’en raison de l’espacement entre les poils, il est difficile de faire tenir plus de 3 brindilles en même temps ; devant si peu de débrouillardise, la femelle vient même assister le mâle dans son devoir bâtisseur, mais sans guère plus de succès. Après cette séance d’apitoiement devant ces braves volatiles, j’initie Jessica à l’idolâtrie en lui recommandant d’arroser autant de fois qu’elle a d’année la statue correspondant à son jour de naissance ; elle a beau dire que ce n’est pas de l’idolâtrie mais de la destruction lente par l’eau d’une statue païenne, c’est trop tard et le mal est fait.

La visite de la ville continue avec le franchissement d’un joli pont en bois sur pilotis, de plusieurs centaines de mètres, sur lequel nous avançons pied à terre tenant notre vélo par la main. Le pont est vraiment essentiellement plein de Birmans, qui le traversent simplement ou profitent des commerces et services proposés çà et là, comme un étonnant marchand qui propose contre monnaie d’imprimer les documents des gens grâce à ses imprimantes branchées à un groupe électrogène ! Au loin, on peut voir les pêcheurs traditionnels en pirogue.

Après une pause bien méritée pour le déjeuner, marquée par un excès de noix de coco (même si ce terme est assez pléonasmique, surtout par une telle chaleur), et par des salades « roulettes russes », commandées à peu près au hasard et dont on ne sait ni les ingrédients ni à quel point l’eau utilisée pour leur préparation était propre ; mais bon, on se lave les mains avec du liquide antibactérien, donc rien ne peut nous arriver !

En nous promenant dans le second village de la journée, nous nous arrêtons pour regarder une bande d’enfants jouer au foot dans un temple faisant office de décharge. Après quelques minutes de tergiversations, nous rejoignons chacun une équipe pendant plus d’une heure. Bien que pieds nus, comme l’ensemble des joueurs à l’exception de Jessica, j’ai mis deux fois plus de buts que cette dernière, et même si je n’ai pas compté je suis certain que nous avons gagné haut la main (et de toutes façons personne n’est là pour me contredire preuve à l’appui et quand bien même on aurait perdu, c’est parce qu’on avait le vente contre !). Après une séance de balle aux prisonniers, un homme du village arrive et nous comprenons qu’il est le père des huit enfants avec qui nous avons joués ! Il nous invite à prendre un repas chez lui.

La maison est assez richement décorée, bien qu’assez simple, en bambou et sans meuble comme la plupart des maisons visitées jusqu’alors. Les portraits des membres de la famille lors de leurs cérémonies de diplomation ornent les murs, une grosse pierre verte, symbolisant a priori la richesse de la famille, occupe la moitié de leur mètre carré de jardin. Ils nous offrent une salade assez louche mais bonne au goût, et de toutes façons difficilement refusable, et du Fanta. Je discute avec la grand-mère en birman pendant des heures (en vérité, pendant au moins quelques minutes mais qui semble bien longues) ; elle ne parle bien entendu que birman, je ne comprends rien si ce n’est qu’elle évoque une famille de généraux ( ?) britanniques, les McKensie, et je déduis qu’elle était prostituée durant la guerre et avait reçu les faveurs de toute cette fratrie écossaise (mais ne mettrait pas mon ongle au feu).

Nous n’avons pas vu tous les temples, villages et ruines prévus mais la journée était vraiment enrichissante et le football avec les gamins aussi amusant qu’éprouvant. Nous rentrons donc à l’auberge avant que la nuit ne tombe, d’autant que mon vélo commence à fatiguer (ils sont vraiment légers ces birmans, je crève 75% des vélos que je loue !).

Le soir, je suis bien content de ce que pensais être du bronzage gagné durant la journée, mais me désole de le voir partir dans le siphon de la douche…

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dernière mise à jour le 05/05/2014